Ok, donc selon ce journal, faire du vélo électrique lors d’un orage augmente son risque de se prendre la foudre sur la gueule.
C’est faux : https://news.italy-24.com/trends/56112/Do-electric-bicycles-attract-lightning-The-case-of-the-death-of-Alberto-Balocco-in-Val-Chisone.html
En fait, la foudre tape préférentiellement sur le point le plus haut d’une zone. Si vous êtes debout en plein milieu d’un champ, le risque est plus élevé. Sur un vélo, vous êtes encore plus haut, c’est également plus risqué.
Mais le fait que ce vélo soit électrique n’a aucune importance.
Il n’y a pas besoin d’être sur un objet en matériau conducteur : à l’échelle de taille d’un orage et des durées d’établissement des différences de potentiel, plus ou moins tous les matériaux deviennent conducteurs, et finissent par faire circuler des charges jusqu’à leurs extrémités en hauteur : un clocher, un arbre, un poteau en bois… Ce n’est pas conducteur, mais c’est là où la foudre tapera.
Ensuite, certains phénomènes peuvent accentuer le risque d’attirer la foudre.
Si le sommet est pointu, on a l’effet de pointe : plus l’extrémité est fine, plus la densité de charges est forte, et plus le champ électrique également (et plus ça ionise l’air). Les parafoudres sont pointues par exemple.
Un éclair s’amorce entre deux régions où il existe une accumulation de charge (ie : différence de potentiel, ie : DDP), et où le courant peut s’amorcer (si la DDP est suffisante).
Dans un orage, ça se manifeste par des crépitements sur un poteau par exemple. Ces crépitements sont des mini-décharges (appelés effet corona, ou Feu de Saint-Elme pour les marins d’autrefois qui voyaient ça durant les orages sur les mâts des navires) : l’air y est alors ionisé, ce qui allonge électriquement le poteau, et rapproche les deux régions chargées.
Une fois ce phénomène à son paroxysme, il y a un chemin ionisé entre les deux zones, le courant passe et c’est l’éclair.
Que faire si on est pris dans un orage ?
Se mettre à l’abri dans une maison ou une grotte. Si la foudre tape, elle passera par les murs (donc éloignez-vous en par la même occasion).
Ne pas se mettre sous un arbre : l’arbre est haut et attire la foudre.
Non seulement, il peut vous tomber dessus, mais surtout, la foudre qui tape dans un arbre c’est comme mettre une bouteille de champagne au micro-onde : ça l’explose de l’intérieur. Ça balance des milliers d’échardes (de plusieurs kilos pour certaines) dans toutes les directions (c’est du vécu, enfin du vu).
Enfin, la foudre se dissipe dans le sol. On parle de plusieurs dizaines de millions de volt qui s’écarte de l’arbre. Donc si vous êtes à 1 m de l’arbre, vous avez 10 MV dans le sol. Si vous êtes à 2 m, vous avez 5 MV dans le sol. Si vous avez un pied à 1 m de l’arbre et un autre à 2 m, alors vos deux pieds sont soumis à une différence de potentiel de 5 MV. La même chose apparaît avec un fil électrique tombé au sol.
C’est pour ça que les vache qui s’abritent sous un arbre, la tête dirigée vers l’arbre se retrouvent assommées voire tuées par ce phénomène : la foudre entre par les pattes avant, traversent le corps et sortent par les pattes arrière.
Voici ce que ça donne sur des humains en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ReO5ghXqHYA (attention, les images sont violentes)
Et ça c’est sans compter l’onde de choc, le flash d’UV qui nous brûle, le risque d’incendie…
Si on est dans un champ sans pouvoir s’abriter, ne vous couchez pas sur le sol et ne restez pas debout. Le mieux est de s’accroupir en gardant les pieds joints : on minimise alors l’éventuel DDP entre les deux pieds et donc l’éventuel courant qui risque de nous traverser.
Notez que si vous êtes trempés, c’est un avantage : le courant passera par vos vêtements. C’est encore mieux si vous avez sué avant (par le sport) : la sueur est salée et conduit encore mieux le courant. C’est pour ça que beaucoup de gens survivent la foudre (même si c’est un pari très risqué que je déconseille de faire).
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